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dimanche 31 mars 2013

Voilà, c'est fini...


Samedi, le FSM se termine par une marche multicolore de soutien au peuple palestinien. Les délégations repartent de la place du 7 novembre 1987 et reprennent un parcours similaire à la marche d’ouverture, suivant l’avenue Mohammed V.

Enzo n’est plus là mais les camarades de Solidaires ont retenu ses leçons : nous assistons donc de nouveau à quelques charges du meilleur aloi.

Au fil du parcours, nous avons le temps de faire notre bilan. Nous avons participé à de multiples ateliers. Nous en avons animés certains, chaque fois avec l’ambition d’inscrire nos actions dans la poursuite la route d’un objectif à court terme (l’Altersummit nous attend à Athènes en juin), ou à plus long terme : montrer qu’un autre monde est possible et nécessaire,et nous donner les outils pour le façonner.

En approchant de l’ambassade de Palestine, le ciel nous fait le clin d’œil de quelques gouttes de pluie puis d’un arc-en-ciel. La Belgique nous attend dans quelques heures. Nous allons rentrer avec beaucoup d’images dans la tête. Et la certitude que notre travail participe à un projet de transformation du monde.

Merci au amis tunisiens pour leur accueil et leur organisation.

Voilà c’est fini, mais pas de rêver d’un autre monde !

Philippe Samek
Secrétaire Permanent Régional
CNE

samedi 30 mars 2013

Le réseau de Nanterre était à Tunis aussi !


Questions à Anne-Thérèse Destrebecq, permanente CNE pour les hôpitaux.

Le réseau de Nanterre, késako ?
Le réseau de Nanterre (appellation contrôlée : réseau contre la privatisation et la commercialisation des soins de santé et de la protection sociale) existe depuis mai 2012.Avec des syndicalistes de plusieurs pays européens : Pologne, Italie, Espagne, Grèce, France, Allemagne, etc… nous constatons l’érosion des systèmes publics de santé et de protection sociale. Nous avons donc décidé de nous opposer à cette dérive et avons déjà réalisés plusieurs actions en ce sens : le 14 mars lors de la journée européenne d’action syndicale, nous avons été reçus par les trois commissaires européens en charge de la santé et du bien-être, de l’emploi, et du commerce. Les 7 et 8 avril à Athènes, nous organiserons des ateliers dans le cadre de l’Altersummit. Et nous préparons une campagne d’interpellation des tous les candidats aux prochaines élections du Parlement Européen, en mai 2014, pour qu’ils mettent à leur programme électoral la lutte contre la commercialisation des soins, qui conduit en droite ligne vers l’exclusion sociale.

Quelle est la plus-value de cette paricipation au FSM à Tunis ?
Un peu comme pour l’Altersummit, un des objectifs était d’élargir et de renforcer le réseau. Le but est atteint : partout dans le monde, nous constatons que les mêmes logiques sont à l’œuvre. Le néo-libéralisme veut imposer la commercialisation de toute l’activité humaine. Des secteurs doivent être protégés contre cette ambition sans limite, et celui des soins de santé et de la protection sociale est évidemment de ceux-là. Un texte d’action commune en ce sens sera proposé aux ateliers de convergence du Forum.


Philippe Samek
Secrétaire Permanent Régional
CNE


Sur la route d’Athènes, petit détour par Tunis.



L’Altersummit, spin-off de la Joint Social Conference, a mis Tunis sur son itinéraire entre Florence et Athènes. Le but est de concentrer les idées issues de la logique « forum » pour en faire des revendications précises et les confronter aux décideurs.



La démarche européenne…
Depuis plusieurs mois, après un passage à Florence en novembre 2012, l’Altersummit (réseau de 230 organisations originaires de 20 pays européens) est occupé à organiser une revendication claire sur quelques axes précis : la dette et le rôle du secteur financier, la défense d’un modèle social solidaire, et la transition écologique. Le but est de formuler ces revendications lors du sommet européen de juin 2013. C’est Athènes qui a été choisie comme lieu d’expression de ces revendications, pour marquer notre soutien au peuple grec.

… s’étend au monde.
Pour Yves Hellendorf, qui co-animait ce jeudi un atelier au forum, « venir à Tunis était une opportunité de faire connaître le projet Altersummit et de le partager avec nos amis du Sud ». Le cliché de l’Europe forteresse en prend vite un coup quand on voit, selon les mots de participants tunisiens, qu’il y a maintenant « des pays d’Afrique en Europe ».
Yves Hellendorf ajoute : « De nouvelles demandes surgissent. Les Tunisiens veulent venir à Athènes pour soutenir la démarche. Des Brésiliens proposent de créer des Altersummit par continent… Peut-être devrons-nous ajouter à la charte que nous publierons fin avril un chapitre sur la mondialisation de l’Altersummit ! ».

Philippe Samek
Secrétaire Permanent Régional
CNE
 

vendredi 29 mars 2013

Rencontre avec Patricia, militante CNE qui participe au Forum social mondial


Rencontre avec Patricia Pinxteren, militante CNE dans le centre d’appel Sitel

Patricia, quel est ton objectif en participant au FSM ?
Je suis là comme membre d’un réseau qui regroupe des syndicalistes actifs dans des centres d’appels des 4 coins du monde : Belgique, France, Pays-Bas, Espagne, Maroc, Tunisie, Argentine,… Je viens pour témoigner, comme travailleuse, des problèmes que je rencontre au quotidien. C’est un secteur où on perd sa vie à la gagner. Après quelques années, le corps craque de partout. Troubles auditifs dus aux écouteurs, visuels liés au travail sur écran, maux de dos dus à la station assise prolongée, etc. Moi-même, je souffre de surmenage vocal sévère. Notre réseau organisait aujourd’hui un atelier sur le sujet où nous avons pu mesurer que partout dans le monde, les multinationales épuisent sans scrupule leurs employés.

Le réseau organisait aussi des ateliers plus politiques ?
Oui. La plupart des centres d’appels appartiennent à de grandes multinationales. Nous avions donc un atelier sur les délocalisations, et un autre plus général intitulé « les multinationales à l’assaut de l’Afrique ».  Il faut organiser la résistance au-delà des frontières pour lutter contre les délocalisations, mais aussi pour contrer cette nouvelle forme de colonisation qui exploite les travailleurs d’Afrique au profit exclusif de sociétés multinationales. Le travail est presté en Afrique, mais ne profite pas aux Africains.

C’est ton premier FSM, quelle est ton impression ?
Je suis impressionnée par l’accueil des Tunisiens, et aussi par le nombre et le foisonnement des militants de toutes causes qui veulent que ça change. A titre personnel, je suis contentd’avoir pu apporter un soutien direct aux amis de l’UGTT en grève au siège tunisien de TeleperformanceJ’apprécie aussi de voir que mon travail de déléguée dans mon entreprise trouve un prolongement concret dans des luttes plus larges, aux niveaux nationaux et internationaux.

Philippe Samek

Secrétaire Permanent Régional
CNE

jeudi 28 mars 2013

Le Forum Social Mondial : ce contre-pouvoir indispensable ?

Le corps humain (belge) est ainsi fait : il s’habitue allégrement à la chaleur tunisienne et se prend
déjà à craindre le froid polaire qui sévit dans notre plat pays. Pour une bonne partie de la délégation
qui s’envole demain matin pour Bruxelles, ces perspectives n’ont rien de très réjouissantes. Mais
c’est le cœur et la tête remplie de chaleurs humaine et idéologique que nous rentrons « à la
maison ».

Cette journée n’a pas fait exception à la règle. Après avoir rencontré la CGTT, une rencontre a été
organisée entre l’UGTT et notre délégation. Principal syndicat du pays, l’UGTT a joué un rôle-clé (bien que parfois équivoque) dans le renversement du régime. Pour certains, l’UGTT est devenu, à l’image de Solidarnosc en Pologne, un mouvement social. Nos discussions matinales nous ont permis de comprendre que l’UGTT entend capitaliser son aura et ne veut reconnaître le pluralisme syndical qu’à de très strictes conditions. Cela étant, on sent que le printemps arabe tunisien est passé par là, car
les dirigeants rencontrés nous ont mentionné que les réformes internes sont nombreuses : réflexions
autour de quotas pour permettre aux femmes d’être représentées puisque pour le moment, aucune
femme n’est présente dans le Bureau exécutif... Et avec pas moins de 50 « centrales », le syndicat est
bien conscient qu’il faut rationaliser tout cela pour plus d’efficacité.

Nos rencontres nous ont permis de comprendre que les structures syndicales cherchent chacune
à faire leur place dans cette nouvelle Tunisie et qu’à ce titre, elles sont très critiques vis-à-vis de
leurs homologues. Seul l’avenir nous dira ce qu’il adviendra de la nouvelle morphologie du paysage
syndical. Entre-temps, on peut se réjouir des acquis du printemps arabe qui n’a pas seulement
engendré un processus de réformes au sein du monde politique et des droits humains (liberté
d’expression, liberté d’association…) mais aussi à l’intérieur même des organisations sociales.


Après-midi : retour sur le campus. Alors qu’on pouvait être déçu (subjectivement ?) par l’assistance
de la veille, ce jeudi, il y a foule, une « sorte de festival » dira l’une d’entre nous. C’est vrai qu’il y a
de ça et que dans certains ateliers, la teneur des débats n’a pas rencontré toutes les attentes. Mais
l’essentiel est-il là ? N’oublions pas qu’historiquement, les Forums Sociaux Mondiaux se mobilisaient contre le G7 (ou le G8 ou …), soit le conclave des grandes puissances réunies entre elles pour dicter la face ultralibérale du monde. En tant que tel, le FSM n’a pas perdu de sa superbe et Bon Dieu que ça fait du bien !

PS : Pour nos afficionados, ne vous inquiétez pas : Dominique et moi quittons la Tunisie mais nous
laissons nos plumes entre de bonnes mains. Merci déjà à elles.


mercredi 27 mars 2013

Manifestation d’ouverture du forum social mondial - la CSC enflamme la marche

Hier en fin d’après-midi avait lieu la grande manifestation d’ouverture du forum social mondial.
La délégation de la CSC se trouve depuis samedi à Tunis car elle avait programmé de nombreuses rencontres avec des responsables syndicaux du pays hôte.
Mais une manifestation, c’est aussi notre rayon, si on peut dire...

Toute notre délégation s’est donc rendue jusque l’avenue Mohamed-V qui s’est progressivement remplie d’une foule venue des quatre horizons de la Planète. Nous n’étions pas la plus grosse délégation, ce qui est logique, mais nous étions parmi les plus remarqués, avec nos tee-shirts appelant à un travail décent, nos ballons d’un vert très vif, nos foulards, nos sifflets et notre enthousiasme communicatif...

Sous la houlette d’un métalo, une manifestation prend tout de suite une autre allure !

Et plutôt que de défiler «à l’ancienne», ces sont des «charges» bon enfant qui ont littéralement endiablé un cortège très impressionnant. C’est même notre petite délégation qui a fait la «une» du plus grand quotidien de la place de Tunis ce matin !

«L’avenue Mohamed-V, la plus grande artère de la capitale, n’a jamais connu une aussi grande foule
que celle d’hier» est même l’entame de l’article de Nizar Hajbi, journaliste vedette du quotidien La Presse.

Tout au long du cortège, les calicots et drapeaux constituaient un rappel, aussi coloré que déterminé,
des revendications des associations participants à ce forum : la paix, bien sûr (et l’on sait que la situation au Proche-Orient est un sujet des plus sensible ici), mais aussi un développement durable, la reconnaissance des droits des minorités et les combats pour la protection sociale.

C’est donc parti pour cinq jours d’ateliers, de forums, de rencontres où toutes ces questions seront débattues dans une ambiance tout à la fois festive mais extrêmement responsable. Chacun dira et écoutera, pour qu’émergent des positions communes et des chemins communs pour construire un monde où inclusif et durable.

Tout à l’heure, nous participerons à la «soirée des Belges» à l’Ambassade de Belgique.
N’excluons pas que la soirée se prolonge par des discussions bien vives, de celles dont nous avons le secret...

La CSC au cœur du forum social mondial à Tunis

Le forum social mondial a commencé hier après-midi, à Tunis (Tunisie), par une grande manifestation rassemblant des participants venant du monde entier.

Ce forum se tient tous les deux ans et il permet à toutes les organisations (syndicats, ONG, associations altermondialistes, ...) de faire le point et de débattre de toutes les initiatives visant à faire émerger un «autre monde».

C’est principalement la lutte contre le capitalisme sauvage qui aggrave les inégalités entre citoyens riches et citoyens pauvres, entre pays riches et pays pauvres, tout en ruinant la planète, qui est au centre du combat des participants à ces forums mondiaux.

Depuis l’origine, la CSC est présente dans ces forums et elle y est très active, notamment dans les ateliers thématiques.

Ce sera le cas cette fois encore puisque nous interviendrons sur des questions aussi importantes que la protection sociale, la responsabilité sociale des entreprises ou encore le travail décent.

Lors de la manifestation d’ouverture, les représentants de la CSC ont mis l’ambiance avec une animation colorée et dynamique.


lundi 25 mars 2013

Un projet économique et social en faveur de la population. Et vite, car il y a urgence.

Sous une pluie battante (sans doute pour nous rappeler que nous ne sommes pas là pour faire du tourisme), la délégation CSC commençait sa journée du lundi matin par la visite d’un parc, né de la mobilisation des citoyens environnants contre la décharge à ciel ouvert qui ornait précédemment leur paysage. Il faut dire qu’avec le déversement quotidien de 1500 tonnes par jour de déchets, on comprend mieux leur volonté d’en finir et de faire de cet espace de 30 hectares un havre de paix.

Un des chantres de cette lutte, Adel Azzabi, nous fait visiter l’endroit qui n’est autre le premier parc urbain de l’Afrique du Nord. Lors de la visite, notre interlocuteur n’est pas peu fier (et on le comprend) de nous préciser que cette mobilisation citoyenne est une véritable révolution copernicienne en Tunisie car les problématiques environnementales ne sont pas au faîte des préoccupations locales.



Adel nous emmène ensuite rencontrer son association de quartier (Mourouj II) qui vise à aider les jeunes diplômé(e)s dans leur insertion sur le marché du travail, notamment en leur dispensant des cours de français afin d’améliorer leur niveau. Tous ces jeunes sont diplômés de l’université mais le marasme économique et social qui existait sous Ben Ali (et qui a contribué à sa chute) empire et ces jeunes en sont les principales victimes.  Les échanges nous permettent de percevoir que la révolution de leur pays est plus que jamais dans leurs têtes et que ses acquis ne seront pas bradés. Mais que le pouvoir politique (quel qu’il soit) doit s’atteler à trouver des solutions aux problèmes économiques : chômage, inflation de 10,8 %, …

Ensuite, Adel encore (un homme aux casquettes décidément nombreuses) nous emmène à la rencontre d’un groupe de pensionnés de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) dont il est membre. La délégation est reçue dans une salle dont on sent d’emblée qu’elle est chargée d’histoire et de symboles. 

Quelques instants plus tard, on nous annonce que c’est ici même que l’UGTT a pris ses décisions stratégiques pour soutenir la révolution de janvier 2011 et peser de tout son poids dans le renversement de Ben Ali. Les échanges permettent de comprendre la situation des pensionné(e)s et les carences criantes de la protection sociale tunisienne. Les indemnités de chômage n’existent pas et la retraite ne permet pas de vivre décemment. Heureusement, 75 % des personnes âgées sont propriétaires de leur maison mais la situation économique actuelle va sans doute engendrer une baisse drastique de ce pourcentage. Dans le même temps, les maladies liées à la vieillesse ne sont pas prises en charges par la sécurité sociale (par ailleurs, trop peu financée). L’avenir s’annonce donc des plus sombres, à politiques économiques et sociales inchangées.

Cette matinée nous a démontré involontairement que les perspectives économiques et sociales des jeunes et des personnes âgées se recoupent. L’incertitude les accable. Si la révolution a ouvert le champ des possibles, les atermoiements politiques actuels ne répondent pas aux revendications économiques et sociales légitimes de ces militants dont le courage et la ferveur ne peuvent que confirmer le credo de la CGTT : « un autre monde est nécessaire ».



La CGTT veut intégrer la Confédération Syndicale Internationale (vidéo)

Habib Guiza, Secrétaire général CGTT explique à Nicolas Vandenhemel pourquoi il souhaite rejoindre la CSI.

dimanche 24 mars 2013

Les jeunes et la responsabilité sociale des entreprises au menu de la discussion

La rencontre avec nos amis de la CGTT s'est poursuivie ce dimanche matin, avec tout d'abord une présentation de la CSC à l'attention de nos amis tunisiens. Le fait que les organisations syndicales rendent des services très diversifiés (comme par exemple le paiement d allocations de chômage) étonnent nos collègues tunisiens. Mais Marc Becker, secrétaire national, n'a pas "peint en rose" la situation belge : la dégradation de la notion de dialogue social et de concertation n'a pas été dissimulée. Les choix faits par le politique dans un contexte d'austérité sont hautement critiquables : réductions des prestations sociales, attaques contre le secteur public, etc. sont également mis en lumière.

Ces moments d'échanges sur nos pratiques syndicales, nos réalités "du terrain" sont précieux. Pour construire un mouvement syndical au niveau international, il n'est pas possible de partir d'un point de vue théorique idéal, mais des réalités concrètes des uns et des autres,  façon à converger vers un idéal.
Prenons un cas précis, longuement abordé ce matin : comment et pourquoi affilier les étudiants ? Dans quelle centrale doivent-ils militer ? Quelles revendications spécifiques peuvent-ils porter avec efficacité (la qualité de l'enseignement par exemple) ? Notre délégation comprend plusieurs responsables des jeunes CSC et ça tombe bien. François et Ludovic présentent leur travail et les enjeux du syndicalisme étudiant.

Nos collègues tunisiens sont sensibles à cette double dimension de notre organisation, reposant tout à la fois sur des centrales puissantes, structurées dans les branches professionnelles, mais aussi sur une interprofessionnelle qui donne une cohérence et une force à notre engagement.
La population tunisienne est jeune (54,3 % de la population a moins de 30 ans) et l'avenir du pays dépend en grande partie de sa capacité à donner à cette jeunesse des perspectives (en matière de formation mais aussi de valorisation professionnelle des compétences acquises). On devine que cette question du rôle et de la place des jeunes au sein du syndicat est une question cruciale pour nos collègues de la CGTT.

Dans un deuxième temps, la discussion porte sur la RSE (responsabilité sociale des entreprises) avec une double approche, quasiment dialectique; d'un côté un exposé de la situation européenne par la centrale Transcom et ensuite la présentation du point de vue tunisien sur cette épineuse question.
Sur les aspects fondamentaux, notre analyse est semblable, mais les réalités nationales (sociales et économiques) impliquent des attitudes sensiblement différentes. Aujourd'hui, en Tunisie, les conséquences écologiques d'une industrialisation peu encline à prendre en compte la question de l'environnement sont de plus en plus présentes dans les débats.

Nous convenons que ces discussions doivent être poursuivies, sans aucun tabou et dans un contexte de confiance réciproque.

D’entrée, la CGTT donne le ton !


Samedi soir, la délégation CSC rencontrait des représentants de la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT). D’emblée, Habid Guiza, son secrétaire général donne le ton : « si le slogan historique des Forums sociaux mondiaux est ‘un autre monde est possible’. Pour la CGTT, il faut aller plus loin et ne plus tergiverser : ‘un autre monde est nécessaire’ ».

Pendant plus d’une heure, nous aurons l’occasion de débattre avec la CGTT sur l’évolution de la situation socio-politique du pays. Pour nos interlocuteurs, la révolution tunisienne a dépassé la question de l’identité culturelle, les principales demandes de la révolution concernent l’égalité sociale et la citoyenneté politique.

On perçoit la volonté de la CGTT de contribuer à la réussite de la transition démocratique en Tunisie. Pour y parvenir, le pluralisme syndical est un préalable nécessaire. Or, ce n’est pas si simple, vu la position de force de l’UGTT et le pouvoir politique qui tente de cadenasser les syndicats et de les réduire à leur plus simple expression.  Qu’importe, l’immolation de Mohamed Bouaziziet la chute de Ben Ali ont créé de profondes aspirations que la société civile ne veut pas brader ! La CGTT en tête.