La rencontre avec nos amis de la CGTT s'est poursuivie ce dimanche matin, avec tout d'abord une présentation de la CSC à l'attention de nos amis tunisiens. Le fait que les organisations syndicales rendent des services très diversifiés (comme par exemple le paiement d allocations de chômage) étonnent nos collègues tunisiens. Mais Marc Becker, secrétaire national, n'a pas "peint en rose" la situation belge : la dégradation de la notion de dialogue social et de concertation n'a pas été dissimulée. Les choix faits par le politique dans un contexte d'austérité sont hautement critiquables : réductions des prestations sociales, attaques contre le secteur public, etc. sont également mis en lumière.
Ces moments d'échanges sur nos pratiques syndicales, nos réalités "du terrain" sont précieux. Pour construire un mouvement syndical au niveau international, il n'est pas possible de partir d'un point de vue théorique idéal, mais des réalités concrètes des uns et des autres, façon à converger vers un idéal.
Prenons un cas précis, longuement abordé ce matin : comment et pourquoi affilier les étudiants ? Dans quelle centrale doivent-ils militer ? Quelles revendications spécifiques peuvent-ils porter avec efficacité (la qualité de l'enseignement par exemple) ? Notre délégation comprend plusieurs responsables des jeunes CSC et ça tombe bien. François et Ludovic présentent leur travail et les enjeux du syndicalisme étudiant.
Nos collègues tunisiens sont sensibles à cette double dimension de notre organisation, reposant tout à la fois sur des centrales puissantes, structurées dans les branches professionnelles, mais aussi sur une interprofessionnelle qui donne une cohérence et une force à notre engagement.
La population tunisienne est jeune (54,3 % de la population a moins de 30 ans) et l'avenir du pays dépend en grande partie de sa capacité à donner à cette jeunesse des perspectives (en matière de formation mais aussi de valorisation professionnelle des compétences acquises). On devine que cette question du rôle et de la place des jeunes au sein du syndicat est une question cruciale pour nos collègues de la CGTT.
Dans un deuxième temps, la discussion porte sur la RSE (responsabilité sociale des entreprises) avec une double approche, quasiment dialectique; d'un côté un exposé de la situation européenne par la centrale Transcom et ensuite la présentation du point de vue tunisien sur cette épineuse question.
Sur les aspects fondamentaux, notre analyse est semblable, mais les réalités nationales (sociales et économiques) impliquent des attitudes sensiblement différentes. Aujourd'hui, en Tunisie, les conséquences écologiques d'une industrialisation peu encline à prendre en compte la question de l'environnement sont de plus en plus présentes dans les débats.
Nous convenons que ces discussions doivent être poursuivies, sans aucun tabou et dans un contexte de confiance réciproque.
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