Rencontre avec Patricia Pinxteren, militante CNE dans le centre d’appel Sitel
Je suis là comme membre d’un réseau qui regroupe des syndicalistes actifs dans des centres d’appels des 4 coins du monde : Belgique, France, Pays-Bas, Espagne, Maroc, Tunisie, Argentine,… Je viens pour témoigner, comme travailleuse, des problèmes que je rencontre au quotidien. C’est un secteur où on perd sa vie à la gagner. Après quelques années, le corps craque de partout. Troubles auditifs dus aux écouteurs, visuels liés au travail sur écran, maux de dos dus à la station assise prolongée, etc. Moi-même, je souffre de surmenage vocal sévère. Notre réseau organisait aujourd’hui un atelier sur le sujet où nous avons pu mesurer que partout dans le monde, les multinationales épuisent sans scrupule leurs employés.
Le réseau organisait aussi des ateliers plus politiques ?
Oui. La plupart des centres d’appels appartiennent à de grandes multinationales. Nous avions donc un atelier sur les délocalisations, et un autre plus général intitulé « les multinationales à l’assaut de l’Afrique ». Il faut organiser la résistance au-delà des frontières pour lutter contre les délocalisations, mais aussi pour contrer cette nouvelle forme de colonisation qui exploite les travailleurs d’Afrique au profit exclusif de sociétés multinationales. Le travail est presté en Afrique, mais ne profite pas aux Africains.
C’est ton premier FSM, quelle est ton impression ?
Je suis impressionnée par l’accueil des Tunisiens, et aussi par le nombre et le foisonnement des militants de toutes causes qui veulent que ça change. A titre personnel, je suis contente d’avoir pu apporter un soutien direct aux amis de l’UGTT en grève au siège tunisien de Teleperformance. J’apprécie aussi de voir que mon travail de déléguée dans mon entreprise trouve un prolongement concret dans des luttes plus larges, aux niveaux nationaux et internationaux.
Philippe Samek
Secrétaire Permanent Régional
CNE
Philippe Samek
Secrétaire Permanent Régional
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